Jusqu’à 1962, une émigration massive d’enfants de moins de 13 ans d’Italie du Sud et de Sicile s’est déroulée vers l’Italie industrielle du nord, notamment Turin, Milan et Gênes. Marco Balzano a réalisé une quinzaine d’interviews, sans notes et sans enregistrement pour mieux s’imprégner des histoires qui lui étaient racontées et en a modelé un roman d’une tendresse et d’une poésie incomparables.
Ninetto, est sur le point de sortir de prison, après avoir passé dix ans derrière les barreaux. Il a débarqué à Milan à neuf ans pour gagner sa vie. Il repense à son parcours, à son ancien instituteur qui lui a fait aimer la poésie et lui a donné envie d’être poète. Le boulot, l’amour, sa fille qui ne veut plus le voir, la difficulté des repris de justice, des anciens pour trouver du travail (à 9 ans, il a trouvé du travail en une demi-journée, à 57, on lui demande un CV et il ne sait même pas ce que c’est), la condition d’immigré en général, qui est celle du dernier arrivé, qu’on soit « Napolo » ou Chinois. Un très beau livre du prix « J’ai lu, j’élis ».