Et si la fin du monde et de l’humanité se passait dans une relative douceur ? Comment survivre sans ravitaillement dans les grandes surfaces, plus d’essence, d’électricité, de vivres, de téléphone, de gouvernement de médecins de médicaments ? Cette fois, il n’y a pas de bombes ou de martiens, juste plus d’argent dans les caisses et une déliquescence progressive de tout ce qui nous paraît naturel aujourd’hui, comme allumer la lumière le soir ou se faire un café le matin. Et Nell pour nous raconter ses attentes et ses espoirs, son envie de vivre sa vie d’adolescente, ses ambitions d’entrer à Harvard, tandis que sa sœur, danseuse particulièrement douée veut entrer au ballet de San Francisco. La question finale est : qu’est-ce qui compte vraiment ? Quelle est la substantifique moelle de nos besoins ?
Jean Hegland nous fait revenir aux sources et nous interroge. C’est poétique et fataliste, cruel et plein d’amour. C’est aussi mesquin et sauvage que l’homme, qui, c’est bien connu, devient vite un loup pour l’homme. C’est désespéré et plein d’espoir car tant qu’il reste une étincelle de vie, on s’accroche, surtout quand on n’a même pas 20 ans. Ce livre magnifique fait partie de la sélection j’ai lu, j’élis. Il date de 1996, et cette fin du monde semble très réelle et encore plus proche qu’il y a 20 ans. Tout le monde sait qu’il y a urgence, et Jean Hegland nous met en garde. On devrait l’écouter.