Ce livre, assez loin de ce que je lis habituellement, est l’histoire d’une rencontre. Le hasard a voulu que j’aille retrouver Sylvain Forge – Auteur sur un salon, et que Thierry Beccaro y soit aussi. J’ai travaillé, il y a longtemps pour son cousin, qui m’avait parlé de lui, en m’évoquant à mots à peine couverts une enfance difficile, un adolescent introverti, sauvé par le théâtre. Ce n’est donc pas sa notoriété qui m’a amenée à aller le voir, mais cette histoire-là.
Ne nous mentons pas, ce n’est pas un chef d’œuvre littéraire, mais Thierry Beccaro insiste sur la fonction de témoignage de son livre. Il passe beaucoup de temps à remercier et à s’excuser d’être là. D’être arrivé là où il est arrivé, malgré son enfance traumatisante. Après une longévité exceptionnelle à la télévision, un succès au théâtre jamais démenti, une petite notoriété reconnue des professionnels en tant que peintre, il s’étonne de ce bonheur qu’ il n’est pas sûr de mériter. Il marche sur des œufs tout au long de son récit. Mais il ressort d’un bout à l’autre sa bienveillance et sa gentillesse. Comme quoi, on peut mal partir dans la vie et choisir les bons chemins à chaque étape. On peut devenir quelqu’un de bien. Je ne suis pas sûre que son livre permette de faire diminuer la maltraitance infantile, ni celle des femmes. Mais c’est ce que je retiens de son témoignage. Quel que soit le départ, on peut être gentil et bienveillant et faire des choses bien. C’est déjà pas mal. Rassurant.