Où j’ai laissé mon âme – Jérôme Ferrari (153 pages)

Deux militaires ont vécu la guerre d’Indochine ensemble, et y ont été fait prisonniers. Le lieutenant Andréani a énormément admiré le capitaine Degorce, à cette époque, l’a trouvé digne, et classe en toute circonstance, sachant trouver les mots pour chaque occasion difficile. Le capitaine, génie mathématique a embrassé la carrière militaire à son retour de déportation à Buchenwald. Il a voulu combattre ce mal qui a poussé des hommes à trouver du plaisir à torturer d’autres hommes.

Les deux hommes se retrouvent ensemble pendant la guerre d’Algérie. Degorce ne supporte plus de torturer des hommes, ce qu’il veut, c’est que ces gens parlent, il cherche à chaque fois des alternatives, telles que les menaces psychologiques qui sont pour lui plus efficaces qu’infliger de la douleur physique. Andréani le trouve faible. Degorce trouve Andréani monstrueux. Les deux finissent par se mépriser, d’autant plus que le supérieur s’est attaché à l’homme qui vient d’être arrêté, il le respecte, et qu’Andréani le fait assassiner.

Dans ce roman, Andréani s’adresse au capitaine, comme dans une lettre qu’il lui écrirait. Le point de vue de Degorce est lui raconté du point de vue d’un narrateur omniscient, cela donne plus de poids encore au mépris du lieutenant, et on sent d’autant plus la faiblesse du capitaine s’installer.

Période terrible et peu reluisante de notre histoire récente, Ferrari insinue en nous ce dégoût de chaque camp qui ont tous drainé dans leur sillage des morts affreuses, et nous fait nous interroger où ces hommes ont fini par perdre leur âme . Poignant.

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