L’imposture climatique – Claude Allègre en entretien avec (281 pages)
Mes compétences en sciences, géographie, géologie, météorologie ne me permettent pas d’affirmer que Claude Allègre a raison ou tort.
Ce qui est sûr, c’est que tous ceux (journalistes, hommes politiques…) qui ont voulu le faire passer pour un vulgaire clown oublient qu’il est l’un de nos grands scientifiques, couvert des prix les plus prestigieux en sciences. Ce qui est également sûr, c’est que tous les imbéciles qui ont voulu le discréditer en résumant son point de vue à l’importance qu’il accorde à la potentielle disparition de l’ours blanc sont vraiment réducteurs.Enfin, ceux qui le fustigent parce qu’il nierait prétendument que le réchauffement climatique est une hérésie n’ont pas lu le livre. ou alors, c’est moi qui n’ai rien compris.
Car à aucun moment il ne nie que le CO2 est un gaz à effet de serre et qu’il augmente constamment dans l’atmosphère, et qu’il a un impact notamment sur l’océan. En aucune façon il ne conteste que le climat se dérègle, et que c’est en partie à cause de l’homme. Mais en bon scientifique, il dit que les modèles qui ont été développés pour affirmer que le climat va se réchauffer de manière inconsidérée à cause de l’homme et des émissions qu’il produit en CO2 sont faux. Aujourd’hui, il est clairement établi que la courbe de température qui a servi de base aux algorithmes est erronée. Alors Claude Allègre doute des résultats proposés. En 2008, aucune modélisation ne permettait de calculer le climat sur les mille dernières années. Alors modéliser le climat sur les cent années à venir reviendrait à étudier les entrailles de poulet pour partir à la guerre. Trop de paramètres ne sont pas pris en compte (nuages, soleil, océans) pour avoir une vision fiable. Et en 2008, ces paramètres étaient trop mal connus pour les intégrer convenablement.
Il dit aussi que la terre va mal, indéniablement, et que l’homme est à l’origine de dérèglements (barrages qui empêchent le renouvellement de la sédimentation des deltas en provoquant de graves inondations, par exemple). Il explique aussi que réunir plus de cent chefs d’état et des centaines de journalistes pour des sommets mondiaux que personne ne ratifie, c’est beaucoup d’argent gaspillé à la place des actions concrètes qui pourraient être menées (enterrer les lignes à haute tension, par exemple, pour éviter les impacts des fortes chutes de neige, ou des tempêtes). Il affirme que taxer, punir et contraindre, ça ne marche pas, la preuve, les émissions de CO2 continuent d’augmenter, malgré les prétendues volontés de certains états. Qu’il faut agir, mais différemment, parce qu’on ne peut que constater que tout ce qui a été fait jusqu’à présent n’a pas été efficace. Que l’Europe s’est pénalisée économiquement, alors que les gros pollueurs de la planète, eux, continuent de s’en donner à coeur joie. Qu’il faut utiliser ce risque pour rebondir, et investir dans la recherche pour découvrir de nouvelles technologies.
Après, il règle ses compte avec L’ONU, et en particulier le GIEC qu’il accuse d’avoir verrouillé de façon non scientifique le sujet et d’avoir muselé toute forme de contestation, et même d’expression des doutes. Il dégomme les écologistes en général et Nicolas Hulot en particulier qu’il dit bête et inculte mais aussi certains scientifiques auxquels il reproche leur manque de rigueur, voire carrément leur travail bâclé.
Je ne sais pas où en sont les recherches aujourd’hui. On parle toujours de réchauffement dans cent ans (les fanatiques du réchauffement étaient les même fanatiques du refroidissement dans les années 70, sachons-le) avec des hausses de températures pour l’ensemble du globe (il dit que c’est débile, car la température est un phénomène local et que c’est important de le considérer comme tel, en tenant compte des problématiques locales), donc je ne suis pas sûre que l’histoire lui ait donné raison sur les dix années qui viennent de s’écouler.
Au-delà du sujet écologique pur, je le rejoins sur un point qui s’applique à tout selon moi : (nous vivons) “une crise du sens et de la réflexion (…) Il faudrait commencer par redécouvrir les vertus du débat contradictoire et, loin des à-peu-près et du vertige populiste, hausser le niveau”. Aujourd’hui, la pensée unique est de mise, on est dans un camp, ou dans l’autre, impossible de nuancer son discours sous peine d’être taxé d’extrémiste (du bord adverse), et les discours sont souvent d’une violence incroyable. Si le débat n’est plus possible, si chacun ne peut s’exprimer, alors la démocratie est en danger. mais c’est un autre débat. Préoccupant.