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Celle qui attend – Camille Zabka (265 pages)

Alexandre Rivière est noir. Avec sa compagne, il a une petite fille, Pamina, trois ans. Il n’a pas pu assister à l’accouchement, car il s’est fait contrôler par des policiers le soir de la naissance, ils ont trouvé que son nom sonnait “trop français”, alors ils ont cru que ses papiers étaient faux, et il a passé la nuit au poste, le temps de vérifier tout ça. Alexandre a toujours voulu s’en sortir, mais il a fini par faire des bêtises, en partie parce que la vie ne l’a pas épargné, en lui mettant même plutôt des bâtons dans les roues. Alors Pénélope explique à Pamina que papa est au coin, et qu’il reviendra bientôt.

Pendant ses 107 jours de détention, il écrira 52 lettres à sa femme et sa fille, la peur au ventre de les perdre l’une et l’autre. C’est un livre terrible sur les bugs de notre justice, sur le délit de faciès, une histoire pourtant emplie d’amour et, malgré tout, d’espoir sur l’humain.

Avec ma rationalité de blanche issue de milieu favorisé, j’aimerais affirmer qu’il n’est pas possible que le sort s’acharne ainsi sur une personne sans reproches. On aimerait se persuader, comme les matons, qu’il n’y a pas de fumée sans feu, ce serait beaucoup plus confortable moralement. Mais nous savons tous que la vie peut vriller, pour un détail, et qu’on peut se retrouver rapidement dans un engrenage à la limite de la folie. Les exemples d’injustice cités sont à pleurer.

Il semblerait que la vie d’Alexandre, Pénélope et Pamina se soit apaisée depuis sa sortie de prison. On leur souhaite, comme dans les contes, beaucoup de bonheur. 

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