Galerie

A crier dans les ruines – Alexandra Koszelyk (219 pages)

Lena et Ivan se rencontrés petits et ne se sont plus quittés jusqu’à l’adolescence. Mais l’explosion du réacteur de Tchernobyl va les séparer. Ivan et sa famille sont évacués de leur ferme où tous les animaux sont exécutés. La famille de Léna en profite pour fuir l’URSS. Ses parents lui intiment d’oublier son pays d’origine. Tant bien que mal, elle se construit sur des non-dits, sur ce qu’elle a enfoui. Mais le passé finit toujours par ressurgir. Elle retourne à Pripiat, comme tous ces touristes qui viennent visiter la ville fantôme abandonnée. Alexandra Koszelyk raconte l’exil, la façon dont les exilés se construisent avec et sans, avec ce nouveau pays, cette nouvelle langue qu’ils doivent apprivoiser pour se fondre dans la masse et sans leur culture, leur langue qu’ils doivent abandonner. Elle aborde les deux aspects de ceux qui sont restés et ceux qui sont partis, et aussi ceux qui sont revenus, car beaucoup ont fini par retourner « chez eux », malgré les radiations. En effet, quitte à mourir, autant que ce soit chez soi. L’alcool et le désœuvrement tuent aussi sûrement que les légumes qui poussent irradiés. Une belle histoire d’amour dans la grande Histoire, un premier roman très réussi.

Laisser un commentaire