Demi-finale de la coupe du monde 1982… Tous les gens nés
avant 1975 s’en souviennent. Des millions de Français devant leur poste de télé
pour regarder ce match historique. J’avais 11 ans, et je ne m’intéressais pas
au foot. J’avais même peut-être école le lendemain, à l’époque, les vacances
démarraient le 14 juillet. Donc j’étais à l’étage, dans ma chambre, les fenêtres
ouvertes à cause de la canicule, et j’entendais les clameurs venant de toutes
les maisons alentours, en même temps qu’elle venait du salon, en bas. L’espoir,
l’angoisse, le but marqué, la joie, et puis, le cri, et la colère, après l’agression
de Battiston par Schumacher. La haine des Allemands ravivée pour un temps après
ce geste détestable.
Depuis, j’aime le foot, on a gagné deux coupes du monde, qui
ont réuni à chaque fois les Français dans un même élan patriotique, fraternel
et fédérateur. Des moments de grâce, qui font momentanément oublier les guerres
et les attentats. A minima, je suis le classement de la ligue 1, et vu comme c’est
parti, peut-être la ligue 2, l’année prochaine, compte tenu des résultats de l’équipe
de ma ville (Caen, et le premier qui rigole, il sort !)
Alors vous l’aurez compris, si vous n’aimez pas du tout le
foot, ne lisez pas ce livre, qui retrace cette nuit fatidique du 8 juillet 1982
qui a meurtri le cœur des Français. Et pourtant…
Comme toujours, Michaël Mention n’est pas là où on l’attend, il se renouvelle à chaque histoire. On est happé par le suspense qu’il nous fait vivre tout au long de ses 90 minutes + 30 minutes de prolongation + les tirs au but. On connaît la fin, mais on espère quand même qu’on va gagner (gros spoiler, désolée), il arrive à nous faire vivre ce match comme si c’était la première fois qu’on le voyait, ce qui est une belle performance, tout de même ! Agrémenté de faits historiques, saupoudrés ici et là, on se passionne pour ce match raconté comme un thriller, où les Français sont petits et agiles, face à des monstres blonds. David contre Goliath. Tétanisant.