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Tu pourrais me remercier – Maria Stoian (100 pages)

Lors de mon passage à la bibliothèque de mon village, le jour de la journée des droits des femmes, je suis tombée sur cette BD et je me suis dit que ça serait ma contribution du jour. En réalité, ce livre parle d’agressions et d’emprise dans des situations diverses et subies par tous sexes et âges confondus. Une jeune fille de quinze ans tripotée dans le métro, un jeune homme homosexuel violé, un homme harcelé par sa compagne, un autre poursuivi par une érotomane, une jeune femme sous l’emprise d’un homme violent, une jeune femme violée sous GHB. Le viol et l’emprise ne sont pas réservés aux hommes méchants sur des femmes faibles. Ils peuvent prendre des formes différentes et les victimes peuvent aussi être des hommes. Quand on ferme ce livre, on est un peu nauséeux, choqué. Un livre qui fait réfléchir.

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Dans la tête de Sherlock Holmes T2 – Cyril Liéron et Benoît Dahan (50 pages)

J’ai enfin eu la fin de l’histoire. On y (re)découvre un pan peu reluisant de l’histoire de l’Angleterre qui a maintenu la Chine sous emprise grâce à l’opium. Intéressant et toujours animé de petites astuces visuelles, j’ai néanmoins trouvé ce tome un peu plus dispersé et brouillon que le précédent, bien qu’indispensable pour connaître les tenants et les aboutissants de cette fameuse affaire du ticket scandaleux.

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Dans la tête de Sherlock Holmes – Cyril Liéron et Benoît Dahan (50 pages)

Beaucoup vue sur les réseaux, j’ai moi-même été séduite par la construction originale de cette BD, pour grands et petits. Une enquête de Sherlock Holmes est montrée du point de vue de son cerveau, avec ses rouages et ses réflexions systématiques. On navigue dans sa tête, qui enregistre et détaille les indices, les classe, les utilise, les ressort selon les besoins de l’enquête. Malheureusement, il me manque la fin de l’histoire qui fait l’objet d’un deuxième tome. On devient accro comme Sherlock à ses drogues et j’ai hâte de me procurer ce deuxième tome. Les dessins et le scénario forment un tout harmonieux où l’on sent la complicité du scénariste et de l’illustrateur.

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Le jeune acteur – Riad Sattouf (140 pages)

A la fin des années 2000, Riad Sattouf a réalisé un film qui a changé la vie de Vincent Lacoste, un ado choisi dans un collège parisien pour tenir le premier rôle. L’histoire de ce film et de son acteur principal, devenu l’un des acteurs les plus prometteurs de sa génération sont racontées tour à tour du point de vue de Riad Sattouf et de Vincent Lacoste.

Chacun des deux se livre sans fard, avec ses doutes, ses espoirs, ses failles. Vincent Lacoste y aborde ses petits arrangements d’adolescent avec la réalité, sa timidité, son manque de confiance et en même temps son ego flatté, la surexposition au collège et l’indifférence de ses pairs au lycée. Riad Sattouf évoque quant à lui sa passion pour le cinéma, Truffaut et Jean Pierre Léaud en particulier, ses doutes sur le choix de l’acteur.

Cette transparence sur les situations de la part de l’un et l’autre rend ce roman graphique très touchant et intime, et selon les moments, tristes ou drôles. Un très bon moment de lecture pour ce documentaire qui se lit comme une belle histoire.

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Titre – Ami inintéressant (110 pages)

Si vous aimez l’humour absurde, vous aimerez Titre. Découvert sur les réseaux sociaux, ces dessins bâtons me font sourire, voire rire franchement. Alors dans ma volonté de soutenir des talents inconnus, je me suis procuré son ouvrage. C’est actuel, cinglant et barré. Je peux citer la 4ème de couv’ :
« Pas mal tes BD ! J’aime bien le côté fait à l’arrache ! Ce petit côté « je ne sais pas dessiner », ce côté « Je suis une sombre merde sans talent qui mérite la mort ».
On sent le gars qui a une confiance démesurée en lui. Ce doute en filigrane fait aussi le charme de ce petit opus.

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Le château dans les étoiles (T1 à 6) – Alex Alice (66 pages)

C’est une superbe BD pour grands et petits, une histoire qui fait rêver avec des personnages historiques existants et de très beaux dessins. On retrouve un peu la magie des dessins animés de Miyazaki et les aquarelles donnent cette touche délicate et poétique qui accompagnent parfaitement le sujet de cette idée folle en 1869 : Conquérir l’espace.

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La lionne – Anne-Caroline Pandolfo, Terkel Risbjerg (195 pages)

Toujours dans le cadre du festival des Boréales qui approche à grands pas, l’illustrateur Terkel Risbjerg a collaboré avec Anne-Caroline Pandolfo sur plusieurs projets de romans graphiques. Ils se sont attaqués à des mythes comme Perceval, mais ont aussi adapté des romans (L’astragale, Serena…) ou des biographies. Ici, il s’agit de Karen Blixen, Danoise éprise d’aventure et de liberté. Cette femme hors du commun, née à la fin du 19ème siècle dans une famille où les femmes étaient d’un puritanisme absolu, mais dont le père a insufflé à cette petite fille rebelle son goût de l’aventure, des voyages et de l’écriture.

Vous avez peut-être entendu parler de « Out of Africa » le film un peu suranné avec la sublime Meryl Streep qui s’intéressait déjà à ce destin hors du commun, dont le titre est celui du récit que Karen Blixen elle-même a écrit au sujet de son expérience de plantation de café en Afrique (qui porte en français le terne titre de « La ferme africaine »).

Pour aborder toute la complexité de la personnalité de Karen Blixen, le sujet est ici traité avec un scénario empreint de poésie et de surnaturel. Vous adorerez rencontrer cette femme, fragile et forte à la fois.

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La petite voleuse – Michael Cho (90 pages)

Une BD pour changer ! Corrina déprime dans son agence de pub. Elle a fait des études de lettres pour être romancière et elle se demande si elle n’est pas en train de passer à côté de sa vie. Alors pour avoir l’impression d’exister et sentir l’adrénaline monter, elle pique des magazines, l’air de rien, dans le supermarché où elle fait ses courses.

Elle est mal à l’aise dans sa peau parce qu’elle est mal à l’aise dans sa vie. Le trait à la fois simple et précis de Michael Cho nous plonge dans l’ambiance juste du mal être de Corrina. Les scènes sont séparées par des plans larges des paysages de la ville, qui mettent ce début de vie un peu raté en perspective. Peu de couleurs dans cette BD proche du comics pour mettre en exergue le côté terne de sa vie. Un très joli livre.

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Brétécher – Morceaux choisis (125 pages)

Un petit hommage supplémentaire à cette grande dame si belle et si talentueuse qui nous a quittés en février dernier. Et heureusement qu’elle n’est pas là pour lire ces mots, elle m’aurait méprisée dédaigneusement de sa modestie légendaire.

Si vous souhaitez en savoir un peu plus sur sa carrière et retrouver quelques morceaux d’anthologie, précipitez-vous comme Agrippine le fait sur l’image de couverture.

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La Trilogie du Mal – Michel Montheillet / Maxime Chattam (156 pages)

Je découvre Maxime Chattam par les dessins de Michel Montheillet. Comment découvrir mieux un auteur que par des dessins aussi sublimes ? Car Michel Montheillet a ce don incroyable de faire passer toutes les émotions au travers des personnages. Ces dessins sont vivants et vibrants. 

Je sais de source sûre (dans la préface rédigée par Maxime Chattam, pour être précise) que le dessinateur est allé sur place pour prendre en photo les plans et les perspectives de la ville de Portland qui apparaît sous son apparence véritable, un incroyable travail. Les images de paysages et de la ville sont époustouflants.

Cela dit, visuellement, il s’agit également d’une BD qui met en scène les crimes d’un tueur en série particulièrement violent. Certains dessins ne conviennent donc pas aux âmes sensibles.

Les amateurs du genre en revanche seront servis, je conseille d’ailleurs à tous les fans de Maxime Chattam de passer par la case Michel Montheillet. Personnellement, j’ai eu du mal à lâcher les aventures du bel inspecteur Brolin.