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L’appel – Fanny Wallendorf (352 pages)

Pour mon dernier retour de lecture de l’année, je finis en beauté avec le dernier livre de la sélection du prix Cezam de l’année dernière. Je me rappelle les cours de gym au lycée où l’idée seule de me jeter en arrière, la tête à l’envers, me procurait des frissons de dégoût. Tout ça pour dire que je ne suis pas férue de cette discipline a priori.

Fanny Wallendorf a ce don pour rendre passionnant un sujet qui pourrait paraître rebutant. En pleins jeux olympiques, cette lecture entre particulièrement en résonnance avec l’ambiance du moment. Inspiré de la vie de l’inventeur d’une technique de saut en hauteur qui porte désormais son nom, Richard Fossbury, ce roman est aussi la description d’une époque, du rêve américain des années soixante et de l’envers du décor qui envoyait des enfants conscrits à la guerre.

Ce superbe livre empli de joie tranquille, de constance, de détermination dénuée d’esprit de compétition, raconte l’histoire d’un jeune homme qui a seulement fait ce qu’il avait envie de faire.

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Au coeur de la fougère – Ian Borthwick et Vincent Fernandel (183 pages)

Quand on m’a proposé de découvrir ce livre sur le rugby, je sortais d’une expérience inédite avec la boxe. Et ça m’avait plu. La différence, c’est que j’avais déjà vu des matchs de rugby, que je me suis même passionnée pour ceux que j’ai vus, que j’ai eu l’occasion de rencontrer des rugbymen, des types durs au mal, costauds et bons vivants. Je connais même le nom de l’équipe de Nouvelle-Zélande, mythique, des All Blacks. A part ça et leur fameux Haka, je m’y connais à peu près autant en rugby qu’en boxe.

Ce qui est intéressant, c’est que l’un des deux auteurs, en l’occurrence Vincent Fernandel, n’est lui-même pas un spécialiste. Il guide donc les gens comme moi sur les terres de Nouvelle-Zélande pour y découvrir ce sport qui est un pilier (oh oh jeu de mots !)  du pays.

Entre des photos absolument magnifiques et un texte à la fois touchant et drôle, on ne rêve que de partir sur cette terre qui a une âme et où les habitants ont tous l’air charmants et accueillants. On parcourt les deux îles du sud au nord au travers de ces expériences humaines jalonnées de quelques-uns des hommes qui ont construit cette équipe.

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Lève ton gauche ! – Frédéric Roux (261 pages)

Dans une récente chronique, j’ai par hasard utilisé du vocabulaire que j’ai emprunté au domaine de la boxe. A priori, la boxe n’est pourtant pas mon univers. Mais ce livre est un vrai uppercut. C’est avant tout un roman social qui se déroule dans les années 70, et même s’il parle de ce petit club qui tourne en partie grâce aux “extras”, entendez des missions de gardiennage, de videurs, la boxe n’est que le prétexte du milieu qu’il raconte.

Nos cinq sens sont sollicités, et on ressent comme les protagonistes, la peur avant les matchs, l’adrénaline, le désarroi des combats perdus, et finalement, pas tellement le bonheur de les avoir gagnés, juste une sorte de “ouf”! j’ai survécu. C’est une bande de jeunes qui s’éclate, et puis, les années passant, ils se rendent surtout compte qu’ils vieillissent. Le style est magnifiquement imagé, le livre est à la fois drôle et pathétique, triste et nostalgique, c’est à lire absolument. Merci aux éditions de l’arbre vengeur pour leur confiance et à Antoine Faure dont je vous conseille la chronique sur 130 livres.

Le nouveau western – Marc Fernandez (188 pages)

A l’instar de Pyongyang 1071, Marc Fernandez, lui, est parti à la rencontre du Cid, en parcourant à vélo les 961 kilomètres du trajet entre Burgos et Valence.

Un voyage sublime dans la diagonale du vide espagnol (l’équivalent de notre diagonale qui relie Nevers à Limoges), mais un calvaire pour quelqu’un qui s’est entraîné mais qui n’est pas non plus un sportif accompli. Si le voyage fait très envie, le parcours à vélo semble quand même compliqué pour des novices.

On redécouvre aussi l’histoire du Cid, personnage ayant vraiment existé, une légende vivante du 11ème siècle et cette petite escapade historique fait un bien fou. Ce guide de voyage est un bol d’air vivifiant.

Pyongyang 1071 – Jacky Schwartzmann (185 pages)

Paulsen, éditeur spécialisé dans les voyages et le sport a eu l’idée saugrenue d’envoyer des écrivains réaliser des épreuves sportives un peu extrêmes dans des situations inhabituelles.

Ainsi a vu le jour le périple de Jacky Schwartzmann en Corée du Nord pour y effectuer un Marathon.

Jacky Schwartzmann a un don particulier : celui de vous donner l’impression d’être avec lui pendant qu’il vit son épreuve, son entraînement, son voyage. On a envie d’être pote avec lui, parce qu’on se reconnaît dans ses réactions, et qu’on se dit qu’on se serait marré avec lui, qu’on aurait eu peur en même temps, qu’on aurait souffert de la même manière. Avec l’humour qui le caractérise, et qu’on retrouve dans ses autres romans, on le suit dans cette épopée Nord Coréenne en se disant, comme lui, qu’on n’y retournera jamais. Dépaysant.