J’ai bien sûr une pensée pour Sophie de Sivry qui nous avait présenté ce roman en avant-première, nous expliquant le côté drôle et décalé de l’ouvrage. Ensuite, j’ai vu beaucoup de chroniques très divergentes sur ce roman, feel good or not feel good ? Premier ou second degré ? Personnellement, je n’ai fait aucun effort pour le lire en mode second degré. Mais enfin ! TOUS les romans racontent 1 – soit des débuts d’histoires d’amour (ils se rencontrent, généralement, ils sont attirés mais ils se détestent, ou ils ne se remarquent pas, et il faut tout le roman ou presque pour qu’ils arrivent à la conclusion que leur vie ne vaut d’être vécue séparés) 2 – des chagrins d’amour (Adultère, décès, séparation…avec reconquête, ou nouvelle conquête. Surtout quand il y a mort du conjoint. Peu de romans nécrophiles, il faut bien le reconnaître, ce n’est pas tendance). Ici, Maud Ventura nous prend à contre-pied. Des nuages depuis quinze ans dans la vie de ce couple ? Aucun. Des trahisons ? Pas plus. Qu’est-ce qui cloche ? Rien. Sauf que cette femme, éprise comme au premier jour, angoisse et souffre d’une hypothétique altération de cet amour. Elle en devient insupportable, terrifiante même. J’ai beaucoup ri de ses manigances pour démasquer son mari fidèle, de ses interprétations tirées par les cheveux à cause de ses sentiments exacerbés. Si je dois mettre un bémol, c’est sur l’épilogue qui est pour ma part de trop, mais le reste est une véritable réussite.
