Ça y est ! Un de mes objectifs de l’année atteint : J’ai enfin lu Romain Gary. C’est ma chère Naomi qui m’a gentiment proposé ce titre. Expérience étrange, je ne m’attendais pas à ça. Ce roman, un des romans des dernières années met en lumière un personnage qui pourrait ressembler à l’auteur en plus vieux (le héros a presque soixante ans, quand le romancier a environ 45 ans en 1975). Il a, comme Romain Gary, une maîtresse beaucoup plus jeune que lui (Relation houleuse avec Jean Seberg), et il s’applique à la décrire à l’opposé de sa compagne. Laura est brune aux cheveux longs et brésilienne quand l’actrice qui partage sa vie est blonde aux cheveux courts. Tout le long du roman, il s’interroge sur sa capacité à satisfaire sexuellement sa compagne, tandis que l’âge et ses problèmes de prostate se font de plus en plus présents. Le type est tout à la fois pathétique et irritant. Et on ne peut se défaire de l’idée que Gary écrit là une sorte de supplique à l’égard de son amoureuse. C’est touchant, drôle, cynique et absurde, et en même temps un peu agaçant. Cet homme qui a traversé la deuxième guerre mondiale, qui a été résistant a comme principal souci d’être amoureux d’une femme beaucoup plus jeune que lui dont il craint l’abandon s’il ne peut pas lui faire l’amour tous les jours. Mais son angoisse ne viendrait-elle pas plutôt de son entreprise prise à la gorge à cause des hausses et de l’inflation ? Bref, on sent Gary se débattre avec ses propres démons qu’il expose sans pudeur dans ce roman qui ne fait pas écran avec sa propre vie, avec, déjà apparent en filigrane, sa tendance suicidaire. J’ai hâte de poursuivre ma quête Gary, avec ses autres écrits.

