Fredrick Exley, essentiellement connu pour son roman « Le dernier stade de la soif » a peu écrit et a écrit sur le tard. Son ami, prix Pulitzer Jonathan Hardley, disait de lui qu’il était l’homme d’un seul roman. Ce premier roman a obtenu le prix de la fondation William Faulkner et il a été sélectionné pour le national book award. Monsieur Toussaint Louverture, éditeur à part s’il en est a traduit toute l’œuvre d’Exley qui se résume à trois romans. « A la merci du désir » est le troisième volet de ce qu’Exley appelait des mémoires fictionnelles. Il mêle dans un délire paranoïaque et alcoolique des personnages réels et d’autres inventés, et il en va de même pour les anecdotes racontées. Une œuvre fictionnelle, donc, où l’auteur se met en scène comme un personnage. Il y met toute sa paranoïa (il fera plusieurs séjours en hôpital psychiatrique) et son alcoolisme (qui finira par le tuer). Il réfutait ses origines irlandaises, pourtant on y trouve cet humour caustique et tragique que l’on lit aussi chez Robert mc Liam Wilson. Il y a aussi un peu de Tom Robbins dans ce roman foisonnant et délirant. Bref, un roman qui ne laisse pas indemne.

