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Les derniers jours des fauves – Jérôme Leroy (430 pages)

Dernier opus de la saison Cezam, ce roman noir politique clôt une saison plutôt riche et de bonne qualité. L’auteur imagine ici que le président de la France élu en 2017 est une présidente, que c’est elle qui a dû subir les graves crises de ces dernières années, gilets jaunes, Covid. Une femme plutôt bien, qui a fait ce qu’elle a pu, mais qui a cristallisé toute la rancœur d’un peuple et qui est au plus bas dans les sondages, à un an de la prochaine élection. Suspendus à l’allocution qu’elle a prévu de faire, les prétendants au poste se préparent. Notamment cette « Association », groupe d’hommes de la droite dure qui voudrait profiter de ce tremplin pour prendre le pouvoir. Connaissant les opinions affichées de l’auteur, j’ai été gênée tout au long de l’histoire pour savoir où il cherchait à en venir, exactement. Sous couvert de dénoncer des pratiques dignes d’une République bananière, il semble approuver que la fin justifie les moyens. On tue sans vergogne, des innocents, des ministres, des policiers, et tout finit dans une communauté de doux rêveurs. Je m’interroge donc sur le propos sous-jacent. Je suis perplexe. Pour autant, j’ai bien aimé certaines allusions ou vérités, certaines piques bien senties : Lorsqu’il explique que Lucien a écrit un roman formidable, adulé par la critique, mais qu’il n’en a vendu en réalité que 667. Lorsqu’il fait dire à la Présidente de la République à propos de la pandémie du Covid : Nous ne sommes pas en guerre !

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