Galerie

Le chewing gum de Nina Simone – Warren Ellis traduit de l’anglais par Noël et Liliane Dutrait (209 pages)

J’ignorais qui était Warren Ellis avant de lire ce livre. Je connaissais à peine Nick Cave. C’est comme ça, parfois, on ne tombe pas forcément sur un musicien qu’on découvre sur le tard. En réalité, si on est cinéphile, on connait forcément ce duo inséparable, car ils ont composé de nombreuses musiques de films, certaines primées. Warren est violoniste, il a absorbé tout un tas de substances illicites, a beaucoup bourlingué, est tout à fait barré à souhait comme un vrai artiste digne de ce nom, et ça a l’air d’être un super bonhomme. Fidèle en amitié, profondément généreux avec ceux qu’il aime. Et fan de Nina Simone. Nina Simone, grande artiste bourrée de tout un tas de substances plus ou moins illicites, pianiste classique contrariée, empêchée par les lois ségrégationnistes américaines a joué pour la dernière fois à Londres en 1999. Elle pose son chewing-gum sur le piano et s’éponge avec une serviette pendant un concert aussi mythique qu’étrange. A la fin du concert, Warren Ellis se précipite sur l’instrument et récupère le chewing-gum dans la serviette éponge. Vingt ans plus tard, Nick Cave l’appelle pour une exposition, en lui demandant s’il a des objets à prêter pour le musée. Il propose le chewing-gum. Illustré par des photos, Warren Ellis raconte cette histoire et la sienne au passage. Un moment de grâce, complètement décalé. Fan ou pas, vous entrerez dans un monde artistique à part qui vaut le détour.

Laisser un commentaire