Vous trouverez pléthore de retours enthousiastes sur ce roman de la rentrée littéraire. Force est de constater que les éditions du Tripode ont le chic pour dénicher des langues qui sortent de l’ordinaire. Et puis un livre, quoi qu’on en pense, c’est toujours un travail colossal d’écriture et la critique est facile. En ce qui me concerne, je n’ai pas réussi à prendre le train des joyeux pour cette lecture, néanmoins fort sympathique avec mes amis Vleeleurs. J’ai tangué. Voilà l’impression que m’a donné cette écriture qui a été pour moi une épreuve indigeste. Les fans de Yoda y trouveront leur compte avec ces phrases alambiquées qui proposent le verbe à la fin. Sans compter les fautes de grammaire érigées en tolérance littéraire. Quant à l’histoire, je n’ai pas non plus vraiment accroché, dans la mesure où rien ne m’a semblé sonner juste. Ce qui est très étrange, puisque c’est absolument autobiographique. Comme si l’auteur voulait mettre une distance entre son enfance et lui-même. Comme s’il ne racontait pas vraiment son enfance, mais l’image d’une enfance, revue au prisme du roman. Pour autant, je suis allée au bout, et je me suis laissé glisser dans la rigole de ce ruisseau verbal. J’y ai même repéré quelques fulgurances, des phrases qui m’ont interpelée et dont j’ai pensé : ah ! celle-là, elle est bien trouvée ! Mais comme je suis la seule à n’avoir pas apprécié cette lecture, nul doute qu’il fera son chemin et je lui souhaite évidemment un beau succès dans son originalité.
