Les éditions Philippe Rey nous montrent une fois de plus la qualité de leurs publications avec cet excellent roman de Paul Saint Bris.
Aurélien est conservateur au musée du Louvre, aile Denon, sinon la plus prestigieuse, celle dans laquelle se trouve la salle des États. Dans la salle des États est accroché le tableau le plus connu au monde : La Joconde. Daphnée, la nouvelle directrice de ce colosse majestueux a comme objectif d’augmenter le nombre de visiteurs qui frôle les 10 000 000 par an. Pour y parvenir, elle se fait aider d’un cabinet de conseil qui suggère de restaurer Monna Lisa. Or une telle opération est extrêmement périlleuse. Peinte sur un support en bois qui est fragile, le risque de dégradation est important. Le restaurateur qui en aurait la charge, si le projet est validé, aurait sur les épaules une responsabilité considérable et une pression publique énorme. Aurélien, un peu lâche, espère secrètement que les différentes étapes d’approbation du projet échoueront et qu’on ne touchera à rien, malgré le jaunissement et l’assombrissement inexorable de l’oeuvre. En parallèle, Homero, un homme de ménage du Louvre, qui attend peu de la vie, va s’attacher aux œuvres entre lesquelles il évolue avec son autolaveuse. Deux visions diamétralement opposées de l’art : le cérébral et l’émotif.
Ce que j’ai aimé dans ce roman, c’est l’opposition du conservatisme par rapport au modernisme, le mercantilisme opposé au beau, l’art moderne et l’art classique. On voit comment l’opinion publique évolue face à l’art, comment des œuvres qui ont été fustigées en leur temps sont ensuite admises comme étant des classiques. On apprend beaucoup de choses aussi, sur l’art de la restauration, le fonctionnement d’un musée comme le Louvre, sur l’histoire de l’art, de la peinture. Mais il est aussi bourré d’humour, avec des scènes mythiques. Un roman passionnant, drôle et charmant.
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