La première fois que j’ai rencontré Agnès, je lui ai posé la même question que tout le monde : ça doit être dur de travailler dans une brigade qui traite des affaires familiales ?
J’étais moi-même très mal à l’époque, et travailler dans un service où on passe son temps à voir des violeurs menteurs, des incestes sur des petits, des viols conjugaux, des enfants qui décèdent sous les coups, ça me paraissait insurmontable.
Très jolie, très souriante, elle dégage quelque chose de serein et d’attirant qui subjugue. Elle m’a répondu avec douceur qu’on ne pouvait pas ramener ces histoires chez soi, sinon, ce serait en effet intolérable. Je lui ai dit que c’est précisément ce que je n’arriverais pas à faire. Du coup, j’appréhendais un peu la lecture de ce livre.
Mais en réalité, il ne s’agit pas vraiment d’une immersion au sein d’une brigade spéciale. Si vous attendez un livre gore qui détaille des histoires familiales sordides, ce n’est pas l’objet de celui-ci. Elle nous distille trois histoires qui sont presque des prétextes à nous expliquer son parcours de vie. Comment elle en est arrivé là où elle est aujourd’hui. Comment sa spiritualité l’aide au quotidien. Comment on gère sa vie personnelle en dehors des histoires lourdes que l’on traite dans le cadre professionnel. Comment son histoire, ses rencontres l’ont amenées à l’écriture. Pour moi, c’est plutôt un livre sur la découverte de soi, presque un livre de développement personnel.