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Ecchymose – Anne Monteil-Bauer (183 pages)

Comment raconter l’indicible et la honte d’avoir été une femme battue ? Dans une mise en abîme qui ressemble à une série de matriochkas, Anne Monteil-Bauer lève pudiquement le voile en racontant de façon détournée sa propre expérience douloureuse en utilisant une écrivaine publique qui raconterait de façon romancée et en utilisant l’artifice de ce que la voisine entend au travers de la cloison, l’histoire d’une femme qui vient lui raconter sa vie.

Même si cela fait des années que Jeanne est sortie des griffes du monstre, elle peine à trouver comment poser des mots sur ce qui lui est arrivé. Comment raconter qu’on est une femme libre, féministe, même, et qu’un homme éduqué, a priori fou amoureux est en fait un monstre qui la cogne dès qu’elle pourrait briller sans lui. A force, Jeanne se transforme en une poupée de chiffons, terrifiée et incapable de raisonner.

En 2005 où ce livre a été écrit, 72 femmes mourraient en France de violences conjugales. En 2019, elles étaient 146, soit plus du double. A part lui inventer un mot : le féminicide, la France régresse d’année en année à ce sujet. Joyeux Noël, Félix.

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