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Le grand monde – Pierre Lemaître (578 pages)

Il était temps que je lise ce premier tome de la nouvelle saga de Pierre Lemaître, offert par le maître en personne. De Beyrouth à Saïgon, en passant par Paris, vous suivrez les péripéties des aventures de la famille Pelletier, savonniers de père en fils… Jusqu’à Louis.

Jean, l’aîné, ne brillant pas dans l’entreprise familiale est parti vivre à Paris avec son odieuse femme. François y a fui aussi pour étudier à l’Ecole Normale, ou presque. Etienne vient d’annoncer à son tour qu’il part pour Saïgon afin de découvrir pourquoi Raymond, son grand amour ne donne plus de nouvelles depuis presque un mois. Quant à Hélène, la petite dernière, elle ne pense pas pouvoir vivre chez ses parents sans Etienne.

Comme toujours avec Pierre Lemaître, on boit les aventures de la famille comme du petit lait. On va de rebond en rebondissement jusqu’à la surprise finale. Régalez-vous.

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Les pêcheurs d’étoiles – Jean-Paul Delfino (233 pages)


Ce livre prometteur m’a beaucoup déçu. Une nuit en compagnie de Blaise Cendrars et Erik Satie, ça partait plutôt bien. Mais les personnages sont affreusement caricaturaux et pas du tout présentés à leur avantage. Deux de mes idoles bafouées, forcément, je m’insurge. Cendrars est présenté en titi gouailleur, rustre et vulgaire, Satie comme un type un peu bébête et timoré, obsédé par sa Biqui,(Suzanne Valardon, qui en effet, a été sa seule relation charnelle connue qu’il a demandée en mariage sans succès) après laquelle il court, amoureux transi et éconduit. Ont-ils été comme ça en vrai ? Peut-être mais quand même. Cendrars était Suisse de toute façon, donc pas titi parisien, quoi qu’il arrive. Et leur folle équipée dans le Paris d’après-guerre ressemble à un épisode de « Secret d’histoire », où l’on va tout vous raconter sur différents lieux de la Capitale, y compris les petites vicissitudes des uns et des autres. Je n’avais pas envie de voir ces deux-là comme des pouilleux, car ils ont su rester dignes dans la misère.

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Cet être exceptionnel – Coralie Bru (372 pages)


Des civils sont triés sur le volet pour partir comme pionniers sur une nouvelle planète viable découverte. Esmée se lance dans la compétition pour vivre ce rêve. Maxime, son copain, le vit mal, car si elle est retenue, elle le quittera physiquement. Coralie Bru explore toutes les facettes psychologiques et philosophiques de cette situation inédite. Malgré des personnages attachants et une histoire plutôt bien construite, j’ai eu du mal à entrer vraiment dans l’histoire. C’est bien écrit, mais peut-être trop écrit et cela m’a laissée un peu à distance.

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La pêche au petit brochet – Juhani Karila traduit du finnois par Claire Saint-Germain (440 pages)

Gros coup de Cœur de l’été, ce roman qui sort de l’ordinaire et de mes propres sentiers battus m’a conquise. Ce conte moderne où se côtoient différents mondes (le nord de la Finlande opposé au sud, le monde animal comparé au monde des animaux imaginaires, les habitants des villes confrontés aux habitants de campagnes isolées) regorge d’humour, de trouvailles poétiques, d’amour de la nature. Je ne verse pas trop dans le nature writing, ni dans l’imaginaire habituellement, mais l’ensemble est merveilleusement dosé, à l’instar de son auteur, très pince sans rire qui a beaucoup de recul sur son activité.

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Le chien de Madame Halberstadt – Stéphane Carlier (136 pages)

Ce court roman est un petit délice d’humour. Ecrivain sans grand succès, abandonné par sa copine, Mathieu se sent obligé d’accepter de garder le chien de sa voisine qui doit se faire opérer. A partir du jour où le chien entre dans sa vie, tout change. Croquette serait-il un chien magique ? Une novella très amusante et totalement déjantée malgré une retenue qui ajoute au comique. Bref, passez un bon moment avec ce roman.

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En attendant Boulez – Yann Ollivier (382 pages)

Cette enquête policière bien originale se déroule cette fois dans le milieu de la musique (voir retour de lecture précédent qui se passait dans le milieu de la grande gastronomie). Ce roman sorti au printemps 2019 colle à l’actualité 2023 où Chat GPT a été au centre de toutes les polémiques. L’auteur a imaginé la première à la Philharmonie de Paris d’un concerto entièrement écrit par une intelligence artificielle. La soliste, pianiste chinoise, aussi belle que talentueuse est très populaire et fait aussi bien la une des magazines féminins que des magazines de musique pointus. Seulement, elle disparaît à une demi-heure de la répétition générale. Entre les risques pris, tant philosophiques que financiers et les polémiques engendrées par une telle révolution, cette œuvre est une menace. Cynique et ironique, l’auteur connaît très bien le milieu qu’il décrit et utilise cette farce macabre pour nous en faire découvrir les arcanes. Jubilatoire.

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Hamlet ou l’exil – Marie Bellando-Mitjans (104 pages) Hamlet – William Shakspeare traduction de 1865 de l’anglais par François-Victor Hugo

Quand une jeune femme au passé traumatique rencontre un homme qui dit être Hamlet, le vrai, le prince du Danemark, des discussions philosophiques sur la vie, la mort, l’envie de vivre et l’avenir démarrent entre les deux protagonistes qui se cherchent, se trouvent, se séparent. Un jour, Hamlet emmène Irynia pour un voyage au bout d’elle-même.

Marie Bellando-Mitjans a un style, indéniablement, et elle a aussi un univers. Mais cette fois, les dialogues philosophiques m’ont un peu perdue. J’ai pensé que c’était lié en partie au fait que je n’avais jamais vraiment lu Hamlet, alors j’ai enchaîné sur ce classique absolu. Rien que pour m’avoir amené sur le chemin de Shakespeare, je remercie l’autrice car cette pièce somme toute très courte nous plonge dans des travers humains qui n’ont pas beaucoup évolué depuis le 16ème siècle. C’est cynique, c’est drôle, les personnages sont pédants, flagorneurs, imbus d’eux-mêmes, et Hamlet est complètement désabusé, tiraillé entre la raison et sa vision. Il était très fort, ce Shakespeare. On comprend que ça donne des idées inspirantes de roman.

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On ne meurt pas la bouche pleine – Thierry Marx et Odile Bouhier (335 pages)

Quand un grand cuisinier décide d’écrire un polar, on y parle de… restauration haut de gamme et de gastronomie bien sûr ! Nouvelles techniques de cuisine, propriétés chimiques des produits associées à l’élaboration des plats, on se régale à distance. Le scénario est assez improbable, mais ce n’est pas l’essentiel de ce roman qui utilise la nourriture comme arme. Original !

Quand un grand cuisinier décide d’écrire un polar, on y parle de… restauration haut de gamme et de gastronomie bien sûr ! Nouvelles techniques de cuisine, propriétés chimiques des produits associées à l’élaboration des plats, on se régale à distance. Le scénario est assez improbable, mais ce n’est pas l’essentiel de ce roman qui utilise la nourriture comme arme. Original !

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La lame – Frédéric Mars (507 pages)

La lame, c’est celle d’un couteau, c’est celle de fond qui submerge un quartier très pauvre du Nigeria. De Lagos à Marseille, de New York à Paris, plusieurs histoires s’entremêlent dans ce thriller d’anticipation géopolitique. Basé sur des faits (dérèglement climatique, migration climatique), l’auteur nous livre un roman très dur sur le milieu de la prostitution dans les quartiers nord de Marseille et la plus terrible misère humaine. Lorsque les flics vont chercher le corps de cette pauvre prostituée massacrée, ils n’imaginent pas jusqu’où cette abomination les conduira. Malgré un récit très âpre, l’écriture de Frédéric Mars et la structure du roman vous feront tourner les pages sans vous arrêter.

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Un parfum de soufre – Sylvain Forge (393 pages)

Comment cette pauvre pensionnaire d’un Ehpad nantais a-t-elle pu s’auto consumer dans sa chambre fermée à clé ? Par ailleurs, cet établissement modèle a des investisseurs pressés et pointilleux. Il serait de bon ton que l’affaire soit au mieux étouffée, au pire, résolue rapidement. Deuxième volet de la trilogie Isabelle Mayet, Sylvain Forge nous emmène dans une enquête où les petits vieux ont parfois des apparences tranquilles trompeuses.