Ce livre est un ovni, un truc que vous ne verrez nulle part ailleurs. C’est un style où les allitérations et les assonances se renvoient la balle, où les jeux de mots inventent des mots, aussi. C’est une histoire folle, où un Arabe musulman aide un sylviculteur militant, anarchiste et athée, à sauver des vies en évacuant les gens un fameux 13 novembre. Je ne pouvais pas faire mieux que terminer le livre le jour anniversaire de cette terrible soirée qui a bouleversé la France entière.
Chardon porte bien son nom, il est bourru et vindicatif, un peu larron, un peu franchouillard, un peu soupe au lait, un peu péremptoire. Momo est chauffeur de taxi, et ensemble, ils font le pari complètement fou d’aller sillonner la France pour chanter la Marseillaise aux terrasses des cafés.
Cela donne lieu à des débats farouches et échevelés, où ils sont parfois pris pour des militants FN (un anarchiste et un Arabe, quelle ironie!), pour des racistes (idem!) pour des redresseurs de tort. Ils sont parfois suivis, parfois hués, parfois conspués. On y aborde des sujets d’actualité comme la politique, l’écologie, la religion. On les croit parfois d’un bord, et la fois d’après, ils ont viré de bord.
En parallèle, il y a l’histoire de Ludy et d’Abdel, elle gothique, prof de dessin, et lui chef de rayon d’une grande marque de prêt à porter masculin et DJ le soir. Leur histoire passionnelle et passionnée va dégénérer. Où les emmènera-t-elle?
C’est déroutant, remuant, drôle et émouvant, mais le livre est épuisé, alors vous devrez attendre sa réédition avant de pouvoir vous en délecter.

Une réflexion au sujet de « Aux larmes, et caetera – Alain Delpeut (562 pages) »