J’aime l’écriture douce-amère de Auður Ava Ólafsdóttir. J’ai lu la plupart de ses romans qui agissent sur moi comme un plaid en plein hiver, réconfortant. Elle s’attaque à des sujets de société, avec des histoires de gens ordinaires dont les vies sont banales. Elle a l’art subtil de ne pas raconter grand-chose, tout en nous tenant en haleine. Elle possède la faculté rare de faire sourire en taillant ses congénères en pièces, tout en ayant l’air de ne pas y toucher.
Bambi est une femme née dans un corps d’homme. Elle raconte son parcours triste, partagé entre le silence du camouflage, jusqu’au déni de ce que l’on est au plus profond de soi, et l’assomption de ce qu’elle est vraiment, au point d’être rejetée par tous ses proches. Elle raconte l’attente d’une opération qui tarde à venir. Elle raconte le Logn, cet état qui n’a pas de traduction pour dire l’absence totale de vent. Comme toujours, le traducteur parvient à nous transmettre ces mots intraduisibles, une connivence qui s’affirme au fil de leur collaboration. Une réussite.









