J’adore Milan Kundera. j’adore son passé dans une Tchécoslovaquie bridée par le stalinisme, peut-être cela raisonne-t-il même un peu avec mon histoire familiale. J’aime ces petites histoires qui s’insèrent dans la grande Histoire, où le destin de personnes ordinaires est bouleversé par des événements dont ils ne maîtrisent rien.
Aujourd’hui, Kundera est parisien, et son écriture, totalement décomplexée. Il n’a plus rien à prouver. c’est un écrivain sage et reconnu. Dans La Fête de l’Insignifiance, je trouve qu’il écrit comme un Parisien, il a perdu cette fébrilité, cette urgence vitale qu’on ressentait dans ses livres écrits initialement en tchèque. On retrouve pourtant son style, virevoltant, et se personnages, si réels.
En parallèle, une autre histoire, une fable sur Staline avec les plus hauts membres du gouvernement, leur peur du petit père des peuples, mais aussi le début de la chute, la rébellion, larvée de Krouchtchev. Ca se lit comme une valse, et on se laisse bercer par les histoires entremêlées. Ce roman, pour moi, ne peut être apprécié que si on connaît bien Kundera. Si vous n’avez jamais rien lu de lui, ne démarrez pas par celui-là, préférez-lui la plaisanterie, la Valse aux Adieux, ou l’insoutenable légèreté de l’être, ces bijoux incontournables de la littérature.