8 mois après la sortie du film (que je n’ai pas vu, j’aime toujours mieux lire les livres avant), me voici plongée dans la fin de la première guerre mondiale, ses gueules cassées, ses retours difficiles à la vie civile. Je trouve que c’est ça le thème principal du livre : revenir à la vie civile. Dans « la guerre n’a pas un visage de femme » ,c’est le retour des femmes à la vie civile qui est traité. Dans « à l’ouest rien de nouveau », les protagonistes s’interrogent, eux aussi.Je me rappelle, il y a fort longtemps, j’avais discuté avec le grand-père d’une copine qui était revenu des tranchées : 70 ans après, il pleurait encore, en racontant ses copains morts à ses côtés, dans les tranchées. Là, Albert, qui a failli mourir enseveli, garde des terreurs d’enterrement, et aussi de son capitaine qui l’a fait tomber dans le trou volontairement. Il est sauvé in extremis par Edouard qui se prend un éclat d’obus dans la tête. Nous sommes à quelques jours de l’armistice. Puis la guerre est finie. La France, dont les caisses sont vides, ne sait comment réinsérer ses poilus. Ils survivent comme ils peuvent, toute la vie d’avant est balayée, tout est à recommencer. Chacun va utiliser cette guerre pour devenir immensément riche en un temps record. C’est flamboyant comme Edouard, c’est honteux comme Albert, c’est beau comme Pauline, c’est monstrueux comme D’Aulnay Pradelle, c’est riche comme Péricourt, c’est intelligent comme Madeleine. Si vous ne l’avez pas encore lu, précipitez-vous. C’est unique
Au revoir là haut – Pierre Lemaitre (612 pages)
