Romuald Giulivo a démarré sa carrière comme architecte naval. Il a écrit plusieurs ouvrages pour la jeunesse avant d’écrire l’île d’elles, son premier roman pour adultes. Il dit qu’il est un jour passé devant le panneau qui annonçait ce lieu et qu’il s’est dit que ça faisait un très bon titre pour un livre. Pour lui, un livre commence par le titre, l’histoire vient après. Merci à Romuald pour sa participation à “un auteur, trois livres”
Quel est le livre qui a marqué votre enfance ou votre jeunesse ?
Je suis devenu lecteur assez tardivement, passant d’un jeune garçon qui s’intéressait avant tout au cinéma classique à un dévoreur de littérature. Beaucoup d’écrivains, de romans, sont donc arrivés en même temps, dans cette tempête de l’adolescence, et m’ont marqué durablement. Zone érogène est sûrement l’un des premiers. Djian m’a fait découvrir par des références tout un pan de la littérature nord-américaine. Puis pas mal de vocabulaire aussi. C’est des années plus tard, en m’y mettant moi aussi, que j’ai découvert qu’être écrivain ne se résumait pas en fait à boire des bières dans le soir triomphant pendant que des filles en petite culotte arpentent votre appartement.
Quel est votre classique de chevet ?
Un classique par lacune, en vérité. Îles à la dérive est un texte posthume d’Ernest Hemingway que j’aime énormément, un assemblage de trois novelas autour du thème de la mer. Initialement, ce roman étrange contenait une quatrième partie, que Hemingway a finalement extraite en abandonnant le projet d’ensemble et a publiée à part. Ça a donné Le Vieil Homme et la Mer.
Quel est le livre que vous n’avez jamais terminé ?
J’ai toujours eu du mal avec l’injonction à terminer un livre, notamment les classiques. Je crois que l’on peut avoir lu un livre en en sautant des passages ou sans arriver à la fin, je ne vois pas le problème. Par exemple, je n’ai pas terminé L’Homme sans qualités, je me suis arrêté au premier tome quand c’est pourtant l’un des ouvrages qui m’a le plus marqué. C’est un livre qui n’est pas fait pour être terminé. Robert Musil n’a même pas terminé de l’écrire d’ailleurs…
Bibliographie
Roman adulte
- L’île d’elles (Anne Carrière, 2020)
Romans jeunesse
- Sans un mot, (École des loisirs, 2019)
- Pépee, La part sauvage de Léo Ferré, (Fidèle éditions, 2018 avec Adrien Demont au dessin)
- Où es-tu Britannicus ?, (École des loisirs, 2013)
- Comme une flamme, (École des loisirs, 2010)
- Pyromane, (École des loisirs, 2008)
- Là-bas, (École des loisirs, 2006)
- Le Festin des âmes, (Bayard jeunesse, 2003)
- L’Opéra des fous, (Bayard jeunesse, 2003)
Le Sourire de sang, (Bayard jeunesse, 2001)