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Avant la forêt – Julia Colin (376 pages)

Je suis perplexe. Cela fait des mois, des années, qu’on m’explique que je ne serai jamais publiée si je n’éradique pas de mes textes toute trace d’adverbe en « ment ». J’en ai enlevé des kilos sans pour autant obtenir la moindre réponse. Tout le monde s’accorde sur ce point et pour ma part, je trouve que c’est dommage de se priver de mots qui existent dans notre langue. Mais je m’adapte. Dans ce roman, j’ai compté sur certaines pages pas moins de dix adverbes en « ment » et parfois le même à trois lignes d’intervalle. Je n’ai pas trouvé ça particulièrement gênant. Et je m’interroge : M’aurait-on menti sur ces mots à bannir ?

Vous allez objecter qu’on s’en moque, que je ferais mieux de vous parler de l’histoire. Alors, c’est un roman d’anticipation qui mêle un peu de surnaturel. Les personnages sont assez attachants et l’histoire est plutôt captivante. Malgré un style un peu répétitif, c’est un roman pour ados ou jeunes adultes honorable.

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Demain les ombres – Noëlle Michel (310 pages)

L’autrice nous entraîne dans un roman d’anticipation néandertalien. Étonnant mélange qui reprend un peu les idées du Jurassic Park de Spielberg. C’est bien foutu, on se prend au jeu de cette histoire qui mêle les personnages d’aujourd’hui et d’hier, avec des caractères complexes qui sont bien travaillés. Je n’en dévoile pas trop mais vous pouvez vous laisser
tenter, ce livre plaira à toutes les générations.

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Tout est sous contrôle – Christopoher Bouix (388 pages)

Dans le Happy Monde, on se doit d’être heureux. Et on se doit de le montrer, en permanence. La publication de contenus heureux vous promet des lendemains qui chantent, car un indice de bonheur élevé vous permettra d’être dans les happy few.

Comme dans Alfie, Christopher Bouix ne fait que légèrement forcer le trait. Quand on regarde le compte des influenceurs, on a l’impression que leur vie est parfaite, un bonheur ensoleillé et sans taches. Mais au fond, c’est quoi, être heureux ? Dans son nouveau roman d’anticipation, l’auteur s’interroge sur notre société et ses dérives, en poussant le curseur jusqu’à l’absurde. En multipliant les références, il vous laissera découvrir les œufs de Pâques disséminés dans l’histoire. Avec son style léger caractéristique, il nous parle d’un futur et d’âmes pourtant bien sombres…

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La vie suspendue – Baptiste Ledan (247 pages)

Tomas a perdu sa femme et ses deux enfants dans un accident de voiture (il y a beaucoup de veufs dans mes lectures en ce moment) et pour endormir son désespoir, il s’exile dans une ville-pays où le climat est maussade et l’ambiance figée. Il va bientôt découvrir le secret des habitants, « immunisés » contre la mortalité naturelle. Que faire du temps lorsqu’on a l’éternité devant soi, si aucun accident ne vient y mettre fin ? Combien de temps dure le deuil, l’amour ? L’auteur nous raconte cette histoire extraordinaire comme si elle était banale, et s’interroge sur le sens de la vie, sur les envies qui nous animent. Un roman original et bien écrit qui apporte une touche de philosophie et de réflexion salutaire sur l’impermanence, comme l’indique la quatrième de couverture.

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Cet être exceptionnel – Coralie Bru (372 pages)


Des civils sont triés sur le volet pour partir comme pionniers sur une nouvelle planète viable découverte. Esmée se lance dans la compétition pour vivre ce rêve. Maxime, son copain, le vit mal, car si elle est retenue, elle le quittera physiquement. Coralie Bru explore toutes les facettes psychologiques et philosophiques de cette situation inédite. Malgré des personnages attachants et une histoire plutôt bien construite, j’ai eu du mal à entrer vraiment dans l’histoire. C’est bien écrit, mais peut-être trop écrit et cela m’a laissée un peu à distance.

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La pêche au petit brochet – Juhani Karila traduit du finnois par Claire Saint-Germain (440 pages)

Gros coup de Cœur de l’été, ce roman qui sort de l’ordinaire et de mes propres sentiers battus m’a conquise. Ce conte moderne où se côtoient différents mondes (le nord de la Finlande opposé au sud, le monde animal comparé au monde des animaux imaginaires, les habitants des villes confrontés aux habitants de campagnes isolées) regorge d’humour, de trouvailles poétiques, d’amour de la nature. Je ne verse pas trop dans le nature writing, ni dans l’imaginaire habituellement, mais l’ensemble est merveilleusement dosé, à l’instar de son auteur, très pince sans rire qui a beaucoup de recul sur son activité.

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Farouches – Fanny Taillandier (286 pages)

Fanny Taillandier est agrégée de lettres. Et elle commet à mon sens la même erreur que beaucoup de gens érudits : elle veut trop bien écrire. Ses phrases sont léchées, les mots sont choisis avec soin. Et ça se sent. Toutes les deux lignes, on se demande si on va avoir droit à un placement produit (la description de la tenue de sport…).

J’ai croisé une lectrice enthousiaste qui a aimé l’univers bizarre du roman. Alors j’ai voulu me faire une opinion propre. La quatrième de couverture ne ment pas, l’autrice joue avec les codes (roman noir, roman d’amour, fantastique). Je ne devais pas être d’humeur joueuse.

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Blackwater 6 – Pluie – Michael Mac dowell traduit de l’anglais par Yoko Lacour et Hélène Charrier (238 pages)

Ça y est, j’ai terminé la magnifique série Blackwater avec ce 6ème tome.
Le clan Caskey s’est agrandi avec des naissances, d’autres membres sont morts. Des années 20 aux années 70, cette saga se dévore comme un pauvre bougre tombé dans les eaux troubles de la Perdido.

Je réfute toutes les tiédeurs sur la facilité, le style de l’écriture. J’aime absolument et en bloc. La liberté, le féminisme, le racisme, l’homosexualité sont des thèmes importants abordés très simplement et pourtant avec une subtilité touchante. Les couvertures de Pedro Oyarbide sont sublimes (je l’ai déjà dit ?).
Il faut savoir que je n’aime pas les sagas, je n’aime pas spécialement le fantastique. Bravo encore à Dominique Bordes pour son coup de poker réussi.

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Blackwater 4 – La guerre – Michael Mc Dowell traduit de l’anglais par Yoko Lacour et Hélène Charrier (252 pages)

La saga continue, toujours aussi prenante. La couverture, signée Pedro Oyarbide, à l’instar de la série entière est pour moi la plus belle de toutes. J’ai avalé ce quatrième volume en une journée, autant vous dire que le rythme s’accélère dans cette série qu’on ne lâche pas ! Décidément une belle réussite !