Moi qui lit beaucoup de policiers avec des histoires sanglantes et glauques, ou bien des livres historiques, comme le dernier sur Josef Mengele qui était un fou sadique, j’ai beau jeu de dire que ce livre est glaçant. Mais je pense qu’il est d’autant plus glaçant que l’histoire de fond est banale. Je ne pense pas me tromper en disant que l’auteure a voulu précisément nous glacer les sangs en nous parlant de cette histoire banale qui finit mal. Ce qui me gêne, je l’avoue, c’est que ce livre est terriblement culpabilisant pour les mères modernes, et les femmes en général. D’ailleurs, je le déconseille à toutes les femmes enceintes qui souhaiteraient retravailler après leur congé maternité. Certaines femmes n’ont pas le choix : pour vivre, elles doivent retravailler. Mais là, la mère souhaite retravailler, c’est son choix. Désolée, mais j’ai vraiment ressenti un peu mal à l’aise la culpabilisation de cette mère qui souhaite travailler. L’histoire est horrible, inspirée d’un vrai fait divers, où une nounou a assassiné les enfants qu’elle gardait aux Etats Unis, en tentant en vain de s’auto-égorger. Je ne spoile rien, car d’entrée de jeu, le tableau est posé : le bébé est mort. Leila Slimani a évacué ses propres angoisses et peut être du coup, sa culpabilité car au moment où elle écrivait son roman, elle cherchait elle-même une nounou pour son fils; Néanmoins, je trouve que c’est assez malsain, tout du long. C’est néanmoins très bien écrit, alors on lui pardonne.
Chanson douce Leïla Slimani (240 pages)
