Il y a des livres, parfois, avec lesquels la rencontre n’a pas lieu. Parfois, ça n’a aucune importance. Mais cette fois, je suis vraiment triste, car j’ai gagné ce livre, je l’ai voulu, j’avais très envie de le lire, et le petit mot de Gilles Rozier, l’éditeur, était très touchant. Je me suis donc plongée dedans avec une confiance aveugle, heureusement épaulée par la divine @valsemelancolie qui m’a soutenue tout le long de ce qui a ressemblé à une épreuve.
Alors oui, l’auteur est volontairement provoc’ et bien sûr, on ne saurait taxer ni les éditions de l’Antilope ni l’auteur de racisme ou d’antisémitisme ni même de misogynie. Alors oui, ok, on est dans du second degré, voire du troisième, ou même du quinzième. N’empêche. Si Zemmour, ou Laurent Obertone, cités tous deux dans l’ouvrage écrivaient ce genre de lignes, ils seraient applaudis des deux mains par l’extrême droite et fustigés par la gauche bien-pensante. C’est voulu ? Très probablement, l’auteur veut choquer, veut nous offusquer, et voir nos petites bouches s’arrondir dans des « o » outrés. Mais quand même. Je ne peux adhérer à un diable qui dédouane et qui finalement justifie les pires pensées et les pires actes en soufflant à ses marionnettes les basses besognes à effectuer. Ça, c’est pour l’aspect politique.
Ensuite, l’aspect phallocrate, hum… me semble bien pire encore. Alors là encore, le diable s’immisce dans les têtes pour démasquer l’imposture féministe de l’auteur qui se met largement en scène, dont on sent l’envie d’une forme de repentance. Mais pardon, pardon, où êtes-vous allé chercher que seule la taille du pénis rendait les femmes amoureuses au point de se damner ? Caricature encore ? Bon, soit. Mais ça commence à faire beaucoup. Surtout que dans ce fouillis qui balance entre l’aspect politique et l’histoire de cet homme qui se gausse de l’amour des femmes, la structure est brouillonne, le style incertain et surtout terriblement empli de violence. Ah mais tu l’avais dans le titre me direz-vous. Certes. Et pourtant…
Légèrement rattrapé in extremis par une fin qui se veut plus apaisée, je n’ai pas été convaincue par cette structure disloquée et ce style un peu artificiel. Et j’en suis profondément désolée.
