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Lëd – Caryl Ferey (524 pages)

Quand on lit Caryl Ferey, on n’est pas loin de perdre foi en l’humanité. Il faut dire qu’il s’attaque à des sujets apocalyptiques. Sur fond de conglomérat sibérien détenu par un oligarque, deux cadavres que rien ne semble relier sont retrouvés, gelés. C’est sans compter sur la ténacité de Boris Ivanov qui va enquêter avec patience et minutie, convaincu que les deux affaires sont liées. L’auteur décrit une Russie catastrophique.

On sait la mégalomanie débridée de son chef d’État et ses méthodes tout droit sorties de sa propre expérience au KGB, la police secrète pire que sous Staline, le passé glorifié, la volonté de suprématie slave, le nationalisme basé sur la force, la virilité exacerbée au détriment des minorités. Le roman nous montre des facettes que j’ignorais , la dolia, le destin, des éléments terrifiants sur la guerre d’Afghanistan (une guerre, c’est toujours effroyable, mais on ne s’attend pas à être maltraité par ses propres compatriotes). Un roman noir, très noir, avec des personnages attachants, très attachants car le romancier sait aussi toujours faire pousser quelques fleurs dans la pollution et le froid, même si ce sont des fleurs de glace. Une intrigue redoutablement efficace assortie d’une recherche très documentée et implacable.

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