Quoi lire après Jubert ? Séverac bien sûr ! Ces deux écrivains rencontrés à Bloody Fleury romancent à deux ou quatre mains selon l’inspiration. J’ai choisi de les découvrir séparément, mais leur dernière création commune Wazhazhe a l’air vraiment top, et je pense que je me le procurerai un de ces quatre.
En 1920, la guerre de 14-18 est finie mais pour certains, mais pour notre anti-héros inspecteur, quelque chose s’est brisé du côté de Verdun. Alors quand un doute s’immisce dans une histoire de suicide et une crise cardiaque suspecte, dont les deux enquêtes ont été expédiées et bâclées, il n’hésite pas à mettre les pieds dans le plat.
Mais que peut un inspecteur alcoolique et drogué contre les notables de l’école vétérinaire ou la femme d’un huissier respectable ?
Benoît Severac parvient, avec son style qui chante le bel accent Toulousain (on t’entend parler, Benoît !) à nous mettre dans le bain de la ville rose des années 20, où les gens s’expriment en patois ou avec des accents prononcés. Il nous met face à la fracture entre les notables et les petites gens, la campagne et la ville, les poilus et les planqués.
Les descriptions des paysages sont précises et elles ont la part belle dans le récit. L’histoire est originale, ça change des polars classiques et modernes, ici les empreintes digitales sont vérifiées à la lumière et à la main (on utilise la vérification d’empreintes depuis 1877 en France, le saviez-vous ?) et on y parle en francs… en anciens francs. Dépaysant !
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